mardi 10 novembre 2009

Ce matin je suis rentrée tout doucement au bureau. Le soleil était à mi-ciel et il entrait une lumière gênée par le mur de fenêtres tellement vieillottes qu’on dirait qu'elles se prenent pour un rideau de dentelle. L’odorat est accueilli par l’odeur du café frais fait, l’ouïe par le bruit sourd de la ville. Je suis heureuse d’être là toute présente dans ce moment juste pour moi.

Moi, reine de ma forêt, sereine dans un édifice à bureau ou l’on entend jusqu’aux pas des passants.

Il y a un bout que je me cherche dans mon boulot. J’ai butiné mais je n’ai pas réussi à m’ancrer depuis le départ de Paul. Pour la première fois depuis qu’il n’y est plus, les ailes me poussent et mes racines s’accrochent. J’ai une tempête d'idées dans ma tête et une énergie hérculéenne.

Je suis enfin heureuse au travail.

lundi 23 mars 2009

Tic tac….


Quand je me réveille le matin, je vois l’heure sur mon réveille-matin.
Au déjeuner, l’horloge sur le mur et celle du micro-onde me poussent dans le dos pour que j’avale mes toasts un peu plus vite. L’horloge du four m’interdit ma deuxième tasse de café.

La belle horloge de gare dans l’entrée m’envoie ses trois mains en signe d’au revoir. Celle dans l’auto prend toujours un peu de retard. Je l’aime. Elle me donne quelques minutes de répit à tous les mois.

Au bureau, l’horloge sur le mur me souhaite la bienvenue et celle sur mon ordinateur va toujours trop vite ou trop lentement.

A l’heure du lunch, c’est mon cellulaire qui me donne la cadence pour aller faire ma petite marche au tour du bloc tout en arrêtant la à banque, à l’épicerie, à la pharmacie, prendre le temps d’avaler ma sandwich, tout en prenant des nouvelles de mes collègues dans la salle de conférence transformé en cafétéria d’une heure!

Pis, là je ne vous ai pas parlé de l’heure du Parlement, l’heure sur la télé, celle du réveille-matin de mes enfants, de l’horloge au sous-sol…….

J’ai souvent l’heure, mais pas de temps.

Je voudrais avoir du temps pour faire le ménage de mes tiroirs. Du temps pour flâner au lit avec mon amoureux collé dans mon dos. Faire des siestes avec mes enfants.

Je voudrais aller marcher à tous les jours. Faire de la soupe aux tomates avec des vrais tomates et du basilic de mon potager et du bouillon de poulet maison. Un petit muffin aux bleuets et au gruau avec ça.

Je voudrais me bercer comme ma grand-mère le faisait. Lire pendant trois heures de suite. Dire « je m’ennuie, j’ai rien à faire ».

Regarder un film le dimanche après-midi. Aller flâner dans les musées. Aller faire un tour de bateau sur la rivière Outaouais. Faire du théâtre. Écrire mon blog plus souvent. Aller luncher trois heures de temps avec mes tous mes amis. Faire du ski de fond à toutes les semaines (yeah right…) ou du vélo. Apprendre la peinture et faire partie d’une chorale.

Moi, ce n’est pas le million que je veux gagner…j’achèterais volontiers des billets de loto qui me donneraient du temps. Payer 10$ et gagner deux heures de temps libre par jour à vie !

Peut-être quand je serai vieille et que j’aurai le mal de mer à force de me bercer, je pleurerai en relisant ce texte en enviant cette femme de 46 ans. Le temps, que j’aurai si souvent invoqué sera au rendez-vous trop généreux, trop collant…

Bon, c’est l’heure de préparer le souper !

mercredi 14 janvier 2009

Plein le nez...

Mon ami Ronald m’inspire beaucoup. C’est lui qui m’a donné le goût d’écrire un blog. Il est drôle et j’adore le lire. Aujourd’hui, il a écrit sur le Pledge. Oui, oui, le Pledge pour faire l’époussetage. Il se remémore la bonne odeur du Pledge au citron quand notre mère faisait le ménage. Il s’étonne aujourd’hui de devoir choisir entre neufs variétés de Pledge, mais aucun au citron comme autrefois. Moi, aussi le Pledge, c'était synonyme de propreté. Le blog de Ronald a ouvert une porte dans mon esprit…et me voilà partie….

Aujourd'hui, j'ai beaucoup de difficulté avec toutes les senteurs...elles m'écœurent! Au magasin vidéo près de chez moi, il y a une odeur de fraises ou de cerises à la gomme balloune trop sucrées et certainement écrasées. J'ai le goût de mettre un masque à gaz à chaque fois que j'entre. Je m'en plains, mais on me répond poliment, que c'est pour cacher l'odeur du resto chinois à côté. Pour ma part, j'aime mieux l'odeur des eggrolls.

Pis le Downy dans la laveuse. C'est rendu que mon linge peut sentir la vanille! Je ne cuisine pas, je lave mon linge ! Je préfère encore l'odeur des draps laissés sur la corde à linge une belle journée d'automne.

Pis les gogosses que tu branches dans le mur pour que ça sente bon quand tu entres dans une maison. Pi-ou… Je préfère encore l’odeur d’une bonne soupe qui mijote.

Les savons à vaisselles à toutes les couleurs et saveurs - l’autre jour à l’épicerie, il y avait du savon mauve, vert, rouge et bleu à toutes sortes d’odeur. Quand je lave ma vaisselle c’est pour enlever les odeurs. Je n’ai pas le goût que mon prochain spaghetti goûte la pomme verte.

Par contre, je suis bien contente d’avoir un four auto-nettoyant. Je ne m’ennuie pas du tout du « Easy Off » dégueulasse.

J’aime l’odeur du cou de Steven et celle de mes enfants quand ils se réveillent.
J’aime l’odeur juste avant une tempête ou celle du vent au bord de la mer.
J’aime l’odeur des fleurs de mon jardin et celle d’une tomate qu’on vient de cueillir et qui sent encore la chaleur du soleil.
J’aime l’odeur des oignons et de l’ail qui frétillent dans le beurre et celle d’un coq au vin qui cuit tout doucement.
J’aime l’odeur qui se dégage de la tête d’un nouveau né et la lavande sous toutes ses formes.
J’aime quand mon fils Jeannot dit qu’il suce son pouce car ça goûte et ça sent mes baisers…